Alexandre Le Grand et les Royaumes héllénistiques
28 janvier 2010 - 21 août 2011
Si l'on en croit Plutarque, la naissance même d'Alexandre aurait été entourée de fabuleux présages. Avant même sa maturité, Alexandre aurait dressé l'indomptable cheval Bucéphale et remporté une importante victoire militaire. Alexandre glane ainsi très tôt une farouche réputation de guerrier et l'admiration de tout un peuple. À la mort de Philippe II en 336, il hérite du trône de Macédoine et reprend à son compte le grand projet de son père: une expédition militaire en Asie. Ses conquêtes le mènent jusqu'aux frontières du monde connu. Sa mort en 323 met fin à plus de dix années de campagnes militaires, menées avec tant de brio, que même le grand conquérant des Gaules, César lui-même, lui vouera bien des années plus tard une admiration sans borne.
Propagande monétaire
En l'absence d'héritier désigné, l'empire ne survit pas à la mort du conquérant et est donc divisé entre ses anciens généraux. Ces derniers, appelés diadoques, ont dans un premier temps frappé une monnaie au nom d'Alexandre. Par la suite, alors qu'ils se livraient des guerres continues dans le but de conquérir les territoires de leurs voisins, chacun d'eux développe son propre monnayage. Cette époque est pour beaucoup assimilable aux débuts de la propagande monétaire. De même que les diadoques avant eux, chaque royaume hellénistique développe un système monétaire personnel. Les deux plus célèbres empires hellénistiques, la Syrie et l'Égypte, représentent deux exemples d'évolution diamétralement opposés. Alors que les trésors syriens témoignent de l'ouverture séleucide aux monnayages voisins, Ptolémée et ses descendants adoptent un étalon différent ainsi qu'un système monétaire local fermé aux dénominations extérieures. Que ce soit en Macédoine, à Pergame ou ailleurs, on relève partout une forte influence macédonienne, qui, au fil des ans, donnera lieu à des réappropriations locales. Le lointain royaume de Bactriane, constitue l'un des plus intéressants exemples de cet état de fait.
Monnaie internationale
Malgré la mort prématurée d'Alexandre, chacune des contrées conquises gardera longtemps encore les traces de son passage. En dehors de la formidable gloire acquise par le jeune roi de Macédoine, l'importante diffusion des monnaies d'Alexandre a concrètement et durablement marqué l'époque hellénistique. Celles-ci ont, non seulement, peu à peu acquis un statut que les chercheurs contemporains n'hésitent pas à qualifier de "monnaie internationale", mais encore, elles ont nettement influencé les successeurs du conquérant qui, à moins de l'avoir consciencieusement copié, s'en sont bien souvent inspirés. Ainsi, l'exposition présente quelques aspects de cette inspiration dans les monnaies celtes. Nos ancêtres, fréquemment engagés comme mercenaires par l'empire macédonien, ont en effet été fortement influencés par les monnaies de Philippe II et d'Alexandre le Grand.
Salle Colin Martin (3e étage)