Anthropologie

Le MCAH est le dépositaire de nombreuses collections anthropologiques, provenant de contextes archéologiques variés (fouilles préventives et anciennes collections), ou de découvertes fortuites n’entrant pas dans le cadre médico-légal. Ces restes humains sont conservés dans le respect du principe fondamental de la dignité humaine - un principe qui demeure valable même après la mort. Le MCAH assure également la gestion de la recherche scientifique liée à ces collections, ainsi que leur valorisation. À travers elles, ce sont des histoires humaines qui traversent le temps, racontées par les ossements et transmises aux générations futures.

1. Collections anthropologiques, Dépôt et abri des biens culturels (DABC).

Des millénaires d’histoire humaine

Les collections anthropologiques du MCAH couvrent plusieurs millénaires de Préhistoire et d’Histoire du canton de Vaud : des sépultures néolithiques de Pully-Chamblandes aux cimetières modernes de Lausanne, en passant par les découvertes hors du commun du site helvète du Mormont ou encore les tombes de l’abbaye médiévale de Romainmôtier. Au total, ce sont plus de 13'000 restes d’individus qui sont aujourd’hui conservés dans les dépôts du musée. Chaque squelette raconte l’histoire d’une personne… et un fragment de son époque. L’étude scientifique de ces restes humains, tout comme leur valorisation, permettent à chacun de connaître et de mieux comprendre notre passé commun. Pour toute question relative à l’étude de ces collections, vous pouvez contacter la Dre Hélène Blitte, conservatrice en charge des collections anthropologiques.  

2. Main momifiée provenant des collections ethnographiques.

Redonner une voix aux individus du passé

Les études de provenance concernent aussi les collections anthropologiques. En 2024, l’analyse de crânes et d’éléments momifiés issus de contextes variés, a permis de mieux comprendre l’histoire de ces individus, souvent prélevés dans des contrées lointaines pour être étudiés par les scientifiques de l’époque. À travers leur étude anthropologique, le MCAH s’efforce aujourd’hui de réhumaniser ces restes humains : il s’agit de leur redonner une voix, une histoire, une identité - en les considérant comme des personnes ayant vécu, et non comme de simples objets de collection (rapport complet sur les anciennes collections ethnographiques). Pour toute question relative à l’étude de provenance de ces collections, vous pouvez contacter la Dre Claire Brizon, responsable de recherche spécialiste de l’étude de provenance.

La gestion des collections ostéologiques : un enjeu moderne

Le MCAH s’engage pour une gestion réfléchie et durable des collections ostéologiques. Cette question délicate fait l’objet d’un projet de recherche (2025-2027) mené par la Dre Claudine Abegg de l’Université de Genève et mandatée par le MCAH. Pour toute question sur le projet, merci de la contacter par e-mail à abeggc.v@gmail.com.

Gérer une collection de restes humains, c’est aussi répondre à de nombreuses interrogations. Quelle organisation cela demande-t-il ?
Certaines études scientifiques nécessitent des prélèvements qui détruisent une partie des ossements - or ces derniers sont une ressource précieuse et limitée :
. Comment décider des recherches à autoriser ?
. Comment éviter des prélèvements multiples en partageant les échantillons entre chercheurs ?
. Peut-on centraliser les résultats pour limiter les destructions inutiles ?
Les restes humains dits « archéologiques » soulèvent aussi des questions juridiques et éthiques :
. Quelles sont les règles à respecter ?
. Comment mener des recherches tout en préservant la dignité des individus et en tenant compte de la sensibilité du public ?
Ce projet de recherche explore diverses pistes de réponse, en comparant la situation suisse à celle d’autres pays et en réunissant les différents acteurs concernés autour d’une même réflexion.

Crédits photographiques: 1, 2 © MCAH / Bannière © C. Abegg